Valoriser les savoirs et les pratiques traditionnelles alimentaires des peuples autochtones Pygmées de la région des Grands Lacs, RDC 

Valoriser les savoirs et les pratiques traditionnelles alimentaires des peuples autochtones Pygmées de la région des Grands Lacs, RDC 

Cette initiative de l’organisation Shirika La Bambuti se focalise sur cinq aliments clefs – à inscrire au catalogue de l’Arche du Goût de Slow Food – selon la tradition agricole et culinaire des peuples des Grands Lacs. Le travail de répertoire des produits et traditions des peuples Pygmées est déjà en cours et dans le cadre de cette initiative on organisera des rencontres de partage d’expériences entre communautés et de valorisation de ces produits, y compris sur le plan économique. Trois jardins agro-écologiques serons mis en place à Kilali, Kissa et Lufito après avoir formé les communautés à la philosophie du « Bon, propre et juste ». Les participants à la mise en place des jardins identifieront les bonnes pratiques participant à la sauvegarde de la biodiversité et seront sensibilisés à la contribution des peuples autochtones forestiers en faveur de sa conservation. Tout cela se passera en marge d’un événement régional « Terra Madre Grands Lacs » conçu pour sensibiliser les consommateurs et habitants à la nécessité de valoriser le patrimoine culturel des peuples autochtones.

Le projet favorisera un travail conjoint entre Pygmées et Bantous — ensemble sur de mêmes parcelles – dans trois jardins installés à Kilali, Kissa et Lufito, avec une juste répartition des produits locaux issus de ces jardins. Le projet favorisera également le respect du genre en permettant de valoriser, soutenir et renforcer l’apport des femmes dans la dynamique de conservation. En effet, les femmes autochtones Bambuti contribuent beaucoup au maintien de règles traditionnelles qui garantissent la durabilité de la biodiversité. Recevoir du soutien leur permettra de trouver une meilleure place dans les espaces décisionnels et une meilleure autonomie dans leurs activités socioéconomiques.

Les jardins se veulent des vecteurs d’unité, de pacification sociale et de développement. L’initiative veut faire en sorte que les jardins communautaires soient une école pour apprendre à vivre ensemble, à peiner, à partager et se réjouir à table lors de la récolte. Travailler ensemble implique un don de soi pour la satisfaction de l’autre. C’est aimer, endurer solidairement les mêmes épreuves, semer la même espérance et partager en chantant le bonheur de moissonner des cœurs à l’unisson. Dans la mémoire collective, produire ensemble la nourriture et consommer les fruits de la sueur partagée créent un rapprochement indéniable et un pacte d’amitié tacite. L’initiative se fonde sur ces liens de solidarité pour faire connaître et valoriser la diversité du patrimoine alimentaire issu des connaissances culturelles et traditionnelles alimentaires des peuples Bambuti et d’autres dans la région. Elle renforcera les capacités des acteurs engagés et les mettra en contact avec d’autres communautés en RDC et ailleurs.