Auto-renforcement vers des droits forestiers collectifs - une première pour tirer parti d’une nouvelle législation progressive au Kenya !

Auto-renforcement vers des droits forestiers collectifs – une première pour tirer parti d’une nouvelle législation progressive au Kenya !

ATTENTION ! Malheureusement, nous devons noter que cette initiative n’a jamais été menée à bien et que son financement initial a été détourné par l’ONG Wumweri Ghodu. Il s’agit d’une première et unique occurrence de ce typenen 18 ans de travail de la Fondation Feyerabend. Nous ajoutons cet avertissement car il ne faut PAS faire confiance à l’ONG Wumweri Ghodu.

Cette initiative facilitera l’auto-renforcement de deux communautés en vue d’améliorer la gouvernance et la gestion collectives des forêts grâce au réapprentissage et à l’application de leurs connaissances et compétences traditionnelles.  Sur cette base solide, les communautés chercheront ensuite à acquérir des droits fonciers collectifs en profitant de la législation progressive récemment approuvée au Kenya. Deux communautés seront accompagnées pour renforcer leur gouvernance et leur gestion collectives de la forêt de Kasighau, dans le sous-comté de Voi, et de la forêt de Mg’ambwa, dans le sous-comté de Mwatate. Ces forêts se trouvent dans les collines de Taita, qui font partie des montagnes de l’Arc oriental qui s’étendent sur 900 kilomètres du sud de la Tanzanie au sud-est du Kenya.  Les collines ont une grande importance en termes de biodiversité et sont gérées par la communauté depuis des siècles.  Malheureusement, ces approches traditionnelles de longue date ont été perturbées par la gouvernance imposée par le système étatique moderne, qui s’est combinée à l’expansion démographique et à la demande accrue d’investissements fonciers et de produits forestiers. En fait, l’accaparement des terres et la répartition inégale des terres en faveur des élites non locales ont fait perdre aux collines de Taita la majeure partie de leur couverture forestière et de leur connectivité biologique… Aujourd’hui, il ne reste plus que 38 parcelles des forêts originales intactes.  Certaines de ces parcelles sont classées et protégées par les agences gouvernementales en tant que forêts publiques. D’autres sont encore considérées comme des forêts communautaires, et chacune d’entre elles est liée à un village spécifique, bien que non enregistré.

Les communautés kényanes qui souhaitent garder le contrôle de leurs forêts et repousser l’accaparement des terres peuvent aujourd’hui recourir à la Constitution du Kenya de 2010, à la loi sur les terres communautaires (CLA) de 2016 et à la loi sur la conservation et la gestion des forêts (FCMA), également de 2016. La CLA permet aux communautés coutumières de se formaliser et de formaliser leurs terres sous des titres fonciers communautaires enregistrés, et cela inclut les forêts comme le précise la FCMA.  En effet, c’est la première fois que les communautés kényanes disposent d’une voie légale pour posséder et enregistrer collectivement des forêts sur leurs terres coutumières. La procédure à suivre pour ce faire implique la création d’une association forestière communautaire (CFA), qui est une entité juridique capable d’enregistrer une forêt communautaire (y compris les zones existantes ou potentielles de reboisement). Cet enregistrement ouvre la voie à la communauté pour obtenir également une assistance technique des forestiers du comté et un soutien financier potentiel du gouvernement du comté.

L’ONG Wumweri Ghodu accompagnera les deux communautés mentionnées à travers un processus d’amélioration de la conscience de soi et de renforcement de l’autonomie afin d’établir deux  » Associations Forestières Communautaires  » (AFC) censées entreprendre la gouvernance, la gestion et la conservation de leurs forêts communautaires comme prévu par la CLA et la FCMA de 2016.  Le processus de création de ces associations n’est pas anodin et sera facilité avec une attention et un soin particuliers. Une fois les CFA créées, elles seront accompagnées juridiquement pour revendiquer la propriété collective des forêts communautaires en vertu de la législation mentionnée. L’initiative implique une coopération étroite avec les médias locaux et les agences gouvernementales concernées.  On s’attend à ce que, d’ici la mi-2022, deux demandes légales aient été soumises par les deux communautés, qui seront également renforcées dans leur conscience de soi, leur solidarité interne et leur détermination à gouverner, gérer et conserver collectivement leurs forêts coutumières.